Faire le tour de soi-même pour guider l’autre à faire de même.
Mon parcours de soignante commence dans la voie conventionnelle, il y a près de 30 ans, par des études de médecine à Paris. Et, lorsque je vois pour la 1ère fois une femme mettre au monde son enfant, comme une évidence, je me spécialise en chirurgie gynécologie-obstétrique.
Dans les services hospitaliers entre Paris, les Alpes, la Réunion, je côtoie de multiples cultures, j’apprends avec rigueur puis applique les protocoles cartésiens que l’on m’a enseignés à l’Université.
Rapidement, en salle de naissance, en consultation, je me rends compte de la puissance du corps des femmes, siège d’un élan vital qui va au-delà des protocoles, de quelque chose d’impalpable et pour moi alors mystérieux.
Une pause s’impose pour y voir plus clair. Pendant un an, je pars en Nouvelle-Zélande avec un compagnon de voyage fraîchement diplômé de médecine traditionnelle chinoise (MTC)… Loin de l’agitation du monde, je dévore les livres de MTC et d’ostéopathie à ma disposition. Je découvre et ressens dans mon corps la circulation du Chi selon des méridiens, sa reliance aux 5 éléments et un principe fondateur en MTC, selon lequel tout thérapeute a la capacité de s’autotraiter. C’est aussi lors de cette période introspective que la spiritualité et la méditation entrent dans mon quotidien, guidée par les écrits d’Arnaud Desjardins.
De retour en France, enrichie des expériences de ces thérapies que l’on qualifie parfois de « non conventionnelles », je sens désormais que l’état de santé ne se réduit pas au prisme de la médecine occidentale. Et il me faut encore aller plus loin …
Alors, une par une, méthodiquement, j’étudie, expérimente et intègre le référentiel d’autres thérapies ancestrales ou émergentes :
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- La biodynamique psychocorporelle qui relie le corps, la psyché et le mouvement ; elle utilise le toucher et la danse comme outils thérapeutiques. Elle peut induire des régressions, des états de conscience modifiés ou de transes, et dévoiler la présence de mémoires, de boucles émotionnelles dans les muscles et fascias.
- Le décodage biologique, qui décrit le corps comme un langage, de sa globalité jusqu’au niveau cellulaire.
- Les thérapies “énergétiques” qui vont – ou non – au-delà de la dualité des énergies positives et négatives.
- L’hypnose, l’auto-hypnose, l’EMDR et l’auto-EMDR, qui modifient, influent sur nos connexions cérébrales.
- Le chamanisme, où la rencontre des âmes permet de voyager dans l’inconscient.
- La communication non violente (CNV), qui facilite l’accueil de l’autre tel qu’il est.
- Et aussi l’apport de l’art, des multiples formes de yoga, des expériences extrêmes, des vibrations physiques, sonores ou lumineuses…
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Cette vision globale de l’humain (dans ses sphères physiques, transgénérationnelles, émotionnelles, projectionnelles, existentielles …) met à ma disposition des concepts et outils qui ont chacun leur part de succès, mais dont certains semblent plus efficaces et rapides que d’autres.
Je fais alors une rencontre décisive avec le Pr El Amrani-Joutey, être éveillé, médecin et chercheur, qui relie de façon pragmatique les données récentes des neurosciences, de la physique quantique, de l’astrophysique à la médecine moderne et aux traditions ancestrales. Son enseignement repose sur l’activation de la plasticité cérébrale et de l’homéostasie physiologique à travers la présence, la transcendance. Dès lors, je comprends que les thérapies ou différents protocoles sont des outils au service et en lien avec La Conscience. Cette ouverture nécessite de nouveau un temps d’intégration pour passer du savoir théorique à la connaissance via l’expérience.
Je m’offre une pause en Himalaya où je me nourris de l’immensité des éléments, m’inspire de la richesse d’un peuple qui vit dans une sobriété heureuse. Ce voyage est marqué par deux expériences percutantes, de celles qui nous font dire qu’il y a eu un avant et aura un après. D’abord un accident de parapente au décours duquel je vis un état de conscience élargi qui s’apparente à une EMI (expérience de mort imminente). Puis le tremblement de Terre d’avril 2015 au Népal où je reste sur place pour aider. C’est alors le moment d’une expérience humanitaire intense où la résilience, l’adaptabilité, la relience à l’essentiel avec les ressources disponibles prennent en pratique tout leur sens. Je sors alors de ma zone de confort habituelle et accompagne, soulage, soigne avec les mains, sans spéculum, bistouri ou médicament, ni même souvent le langage.
Désormais, ma place de gynécologue-obstétricienne au sein de l’hôpital s’inscrit dans un espace plus vaste, alliant connaissances médicales et Conscience. J’observe que les femmes accèdent très facilement à des états de conscience non ordinaires pendant la grossesse et particulièrement au moment de la naissance, leur permettant de traverser physiologiquement des états régressifs, étapes nécessaires pour l’expression révérée du féminin sacré. De même, l’apport de la conscience ouvre un espace singulier pour appréhender les difficultés rencontrées dans la fécondité et la sexualité, jusqu’au Tantra des couples alchimiques.
Et, parallèlement, depuis 2016 au sein de Reconnexion au Soi, grâce aux outils de ces différentes médecines, je prends soin des femmes hommes, couples ou groupes face aux aléas de la vie. Qu’ils soient physiques, psychologiques ou existentiels… Pour, à partir de la Présence, retrouver de la fluidité dans le corps, gérer les déséquilibres, et trouver du sens dans la conscience. Loin des sciences occultes ou ésotériques, mais dans une démarche de science ouverte, évolutive, post moderniste, porteuse d’une grande ouverture pour l’avenir de notre Humanité.
Anne-Sophie Charpentier